Un conte : maire Claudine et la poule aux œufs d’or

Il était une fois une LCL qui voulait tout ! C’est normal, LCL est une banque, et une banque c’est fait pour ça ! Si une banque aimait les gens, juste comme ça, parce qu’il n’y a pas de mal à faire du bien, ça se saurait. Or donc LCL, alias Crédit Lyonnais – le nom sous lequel elle s’est fait connaître dans un lointain passé pour la modique somme de 100 milliards de francs – voulait laisser choir son séant de Paris pour serrer dans le même endroit tous ses employés auparavant trop dispersés pour rester vaillants. Son choix se porta sur les Guipons. Fort bien ! Mais combien ? Tout, répondit LCL. C’était beaucoup trop demander juste avant les élections jugea-t-on, car on décida de ne pas tout dire. Sans doute, la poule a dû savoir faire mirage de tous les œufs d’or qu’elle allait apporter dans son panier... et Maire Claudine a dû penser qu’il s’agissait d’un dégât collatéral acceptable et qu’on pourrait toujours faire entériner la chose par une assemblée comme d’habitude bien contrôlée par les dociles édiles municipaux. Car enfin que vaut un pauvre homme en sa chaumine, que représentent quelques villageois entêtés, que valent la parole donnée et les assurances promises, en face de tant de prodigalités annoncées ? À la parole d’argent de LCL répondit le silence d’or de Maire Claudine.

Ainsi fut négligée l’opinion des salariés qui considéraient que Guipons rimait avec restructurations. Ainsi fut caché l’octroi à LCL de la possibilité de faire construire des tours jumelles. Ainsi l’on ne prévint pas de leur expropriation, les entreprises et les personnes dont la présence devenait une grande perturbation. Ainsi mit-on sous l’éteignoir l’opposition des riverains à la construction sous leurs fenêtres d’une envahissante et incongrue passerelle. Et quand le temps fut venu de la révélation, après que Maire Claudine eut franchi le gué électoral, il devint aveuglant que l’on s’était fait berner ! Elle eut beau faire donner ses saints pères, Père PC, Père PS et Père Fouettard, les assemblées populaires ont fait montre de l’amertume d’où vient la colère et d’où naîtra la contestation !

- Alors, ami villejuifois, as-tu encore quelque chose à dire ?

- Ma foi, je vois LCL qui louvoie, la gauche qui merdoie, Maire Claudine qui se fourvoie, et un nouveau mandat municipal qui ploie sous sa propre menterie.

- Et toi, (é) lecteur attentif, as-tu compris que toute ressemblance avec des faits réels est absolument volontaire ?