Le Modem pense que nous aurions dû accepter l’alliance à trois (avec eux et la lste Harel), que l’on aurait gagné et que cela aurait été bénéfique pour Villejuif.

Non, nous ne le devions pas et ne pouvons pas nous allier avec la liste de M. Harel. Imaginer qu’il aurait été simple de gouverner avec ce monsieur et sa liste, alors que nous sommes radicalement opposés sur l’échiquier politique (oui Mr Harel est de droite, ou Sarkozyste, mais cela ne change rien pour nous) est une gageure. Tout d’abord nous sommes aussi loin de ses idées que nous le sommes des pratiques de la municipalité sortante, et nous n’avons jamais travaillé avec lui sur quoi que ce soit. A noter que les rares fois où nous l’avons vu à l’œuvre il a été clair pour nous qu’il est impossible de travailler avec ce personnage colérique. De plus, comme nous aurions fusionné à trois, le groupe Verts/V.A n’aurait pas été majoritaire, ou alors de peu, au sein de la majorité constituée. Nous imaginons bien diriger une ville sans être majoritaire à la façon du PC (c’est-à-dire trop majoritaire), nous le voulons même, mais avec des gens qui partagent nos valeurs fondamentales (démocratie, écologie et solidarité), pas la droite !

Alors quoi ? En imaginant que ce "plan" ait marché, quelle mairie aurait eu Villejuif ? Villejuif aurait eu une mairie "n’importe quoi", inefficace, et nous ne pouvons l’accepter (d’un point de vue pratique, pour les Villejuifois).

De plus, aurions nous gagné ? Sans doute pas. Si on additionne les voix Verts/V.A, Modem et "Liberté pour Villejuif", nous arrivons tout juste à 50%. Or il se trouve que depuis toujours nous nous battons pour changer la gauche à Villejuif, en nous réclamant de la gauche. Et nous savons qu’une grande partie de nos électeurs n’auraient pas voté pour nous si nous avions fait une alliance avec la droite. Et pour le coup, la tactique du vote "anti droite" de la liste Cordillot aurait fonctionné à plein. Résultat, nous ne serions pas passés de toute façon.

Il est très dommage et regrettable qu’une partie des électeurs et surtout une partie (ou des partis) des personnes qui se présentent devant les électeurs se laisse aveugler à ce point par leurs émotions : non Villejuif n’aurait pas gagné au change avec une mairie au sein de laquelle la majorité serait divisée (nous combattons l’UMP de toutes nos forces). L’état général de la ville et des finances plus particulièrement ne le permettent absolument pas. Que le Modem nous le reproche à l’envie montre bien qu’il est légitime de se méfier d’une alliance opportuniste avec des partenaires opportunistes : c’est facile de faire de l’arithmétique pour avoir le pouvoir, ça l’est beaucoup moins d’avoir le pouvoir et de gérer une ville. Les personnes qui n’ont comme objectif que les chiffres, sans souci du long terme et des possibles effets néfastes pour la ville n’ont pas la même conception que nous de la politique.

Nous savons qu’une partie des électeurs nous font déjà le reproche de ne pas avoir fait cette alliance contre nature. Nous le comprenons, tant l’espoir d’un changement était grand, et nous sommes aussi déçus que le premier tour n’ait pas donné des rapports de forces différents, plus clairs. Mais il ne faut pas laisser cet espoir ou cette déception nous ôter toute rationalité : ce qui compte dans cette élection c’est la ville et cette alliance n’aurait pas été bonne pour elle. Quoi qu’il puisse advenir, nous continuons et continuerons à nous battre pour ce en quoi nous croyons, et restons persuadés qu’il ne faut pas brader ses valeurs et son âme pour des histoires d’arithmétique et d’ambitions. C’est aussi cela faire de la politique autrement (et honnêtement)