A notre sens, cette rencontre entre nos deux forces politiques devait servir à se présenter réciproquement - et devant la population - les positions des uns et des autres au moment où la rencontre a lieu, dans l’espoir que le débat puisse mener à une convergence au bénéfice de la ville. Nous avions établi un compte-rendu aussi fidèle que possible, suivi de quelques commentaires à tête reposée.

Pour résumer : le PS nous informait d’emblée de sa décision de repartir dès le premier tour sur la liste du PCF, et justifiait (avec des nuances) la politique urbaine de l’équipe de Mme Cordillot. Or nous ne sommes pas d’accord avec cette politique, et pour nous il s’agit d’un enjeu des prochaines élections. Nous organisons, dans le cadre des Ateliers de l’Avenir à Villejuif, un débat public pour définir une autre politique pour Villejuif. Des militants du PS y participent, et nous voulions inviter le PS à se joindre à cette dynamique.

A propos de notre compte-rendu, B. Dubosclard nous a d’abord écrit que certains points (non précisés) de leurs positions étaient mal présentés : nous lui avons proposé de le rectifier. Au lieu de quoi, il nous a ensuite demandé de le retirer purement et simplement, ce que nous avons fait par souci de maintenir ouvert le dialogue. Mais l’échange de courriers internet s’est poursuivi, et il est apparu que B. Dubosclard cherchait à nous faire dire des choses bizarres, choquantes. Nous avons eu le soupçon qu’en fait, ce qui le gênait était que le compte rendu, exprimant publiquement les positions des uns et des autres, ne correspondait pas à l’image qu’il souhaite donner, et du PS de Villejuif, et de ses partenaires.

C’est ce que vient de confirmer son tract étrange.

Après s’être félicité que « la liste est longue des promesses tenues en un an par le gouvernement » ( !? ) , B. Dubosclard s’y livre à une attaque en règle de ses partenaires. C’est d’abord le Front de Gauche qui en prend pour son grade, accusé de « mettre en danger notre avenir à tous » par ses critiques de la politique du gouvernement. Cette polémique se prolonge publiquement dans Le Parisien du 8 juillet, où B. Dubosclard donne l’impression d’un chantage : que Mme Cordillot cesse de critiquer le gouvernement, ou le PS ne repartira pas avec elle aux municipales ! Pourtant le « peuple de gauche » partage beaucoup de ces critiques, et EELV a appelé le gouvernement à « changer de cap ». Mais nous pensons qu’il faut aussi « changer de cap » à Villejuif ! Villejuif n’est pas une monnaie d’échange entre le PCF et le PS.

Puis B. Dubosclard accuse carrément EELV Villejuif de « s’opposer à la politique en faveur du logement de la ministre Cécile Duflot », en votant en Conseil municipal contre le Plan Local d’Urbanisme. Bon, nous ne savons pas si la ministre du Logement s’intéresse particulièrement au plan d’urbanisme de Villejuif… Ce qui est sûr c’est que :

  La politique du gouvernement est de mieux répartir les logements sociaux sur toutes communes. Manuel Valls a précisé que « lorsque le logement social atteint 40%, une ville se transforme en ghetto ». C’est pourquoi Mme Duflot fixe une nouvelle norme de 25% afin que toutes les communes participent à l’effort de logement social, de façon à maintenir la mixité sociale. Nous en sommes à 36%, la majorité actuelle veut passer à 40%. Notre diagnostic : c’est déjà intenable. Villejuif, qui a beaucoup grandi ces dernières années, n’a pas les moyens d’entretenir le climat de tranquillité publique et d’assurer les autres services publics qui sont de sa responsabilité. Nous pouvons encore un peu densifier en faisant revenir des classe moyennes (enseignants…), mais la priorité doit être l’amélioration de la qualité de vie des actuels habitants. Qu’en pense le PS ?

  La politique de Mme Duflot, c’est le « choc de solidarité ». Il s’agit d’ouvrir les logements vacants pour des centres d’hébergement d’urgence, au lieu de gaspiller l’argent du contribuable à mettre les familles sans logis dans des hôtels. Nous avions écrit au Préfet pour faire réquisitionner les 12 logements de l’ex-gendarmerie. Qu’en pense le PS ?

  La politique de la Région, c’est : on ne touche plus aux espaces verts et terres agricoles. C’est pourquoi nous nous opposons à la ZAC Campus Grand Parc, qui livre aux promoteurs le Nord-Ouest du Parc des Hautes-Bruyères et nos dernières terres agricoles, le Terrain des maraîchers. Qu’en pense le PS ?

  Et nous sommes contre le projet de ZAC Aragon qui veut transformer le Boulevard Maxime Gorki en front d’avenue jusqu’à 12-13 étages, en expropriant à tout-va, en sacrifiant le pavillonnaire, en plaçant les enfants de l’école Robespierre sous l’ombre des tours. Qu’en pense le PS ?