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13 mars 2008

Questions pour un deuxième tour !

Quels sont les deux événements majeurs du premier tour ?

Si la liste dite abusivement de "La gauche rassemblée" est arrivée en tête des suffrages, avec 45,85 % elle n’atteint pas , pour la première fois, la majorité absolue au premier tour. La signification est politiquement lourde : plus de la moitié des votants ont envoyé un message soit de défiance, soit de méfiance. Le projet de la majorité sortante n’est pas crédible.
Mais il ne faut pas oublier que le deuxième enseignement majeur de ce scrutin est l’abstention massive. Elle est de plus de 10 points supérieure à la moyenne nationale. Il conviendra pour les nouveaux gouvernants de la ville de prendre la mesure de ce désenchantement lourd de conséquences pour l’avenir.

Y a-t-il un risque que la droite prenne le pouvoir à Villejuif ?

Les vainqueurs relatifs du premier tour tentent de mobiliser autour d’eux en laissant croire qu’il y a un danger de passage de la droite. C’est un mensonge pour provoquer un sursaut légitimiste chez les abstentionnistes. Conformément à la loi, la liste majoritaire obtient la moitiè des sièges en jeu plus la proportion correspondante à son résultat dans les sièges restants. Avec 45 % des voix, la majorité sortante se verra reconduite avec quasiment 75 % des sièges !


Suffit-il de se battre contre Sarkozy pour faire « gagner Villejuif » ?

En affirmant rassembler toute la gauche, ce qui n’est pas vrai, pour battre Sarkozy, ce qui n’est pas du ressort d’une seule municipalité, la majorité sortante cherche à faire l’impasse sur son bilan. Faire croire que c’est le nombre de maires de gauche élus au premier tour qui permettra de s’opposer au futur plan d’austérité du gouvernement, c’est tromper les électeurs. Cette alliance d’intérêt par défaut qui réunit le PCF, le PS, le MRC et… LO, dernier venu dans ce quarteron sans principe, n’est pas porteuse de changement pour la vie quotidienne. Car au nom d’un impératif catégorique de niveau supérieur – battre la droite ! – la majorité cherche d’une part à stériliser toute intervention critique sur son bilan ; et d’autre part de se faire accorder le label d’être la gauche unique.

Leur bilan justifie-t-il tant de suffisance ?

Nous avons longuement et en détail expliqué combien il y avait de quoi critiquer, en matière d’environnement, d’urbanisme, d’accueil des enfants et des jeunes, de politique de l’emploi, mais aussi de transparence et de démocratie et de pluralité de la vie politique. Démocratie, écologie, solidarité : tels sont nos trois piliers. Et sur les propositions, que nous avons exposées depuis 16 ans que nous travaillons pour l’amélioration de la vie, en commençant par notre ville, puisque tel est le niveau d’intervention en question, jamais nous n’avons connu autre chose que le mépris, la dérision, voir l’intimidation. Un exemple de cette conception politicarde de faire de la vie politique : l’utilisation de la fausse vérité à l’occasion de l’installation nouvelle du Crédit Lyonnais à Villejuif. Nous aurions, paraît-il, critiquer cela. C’est un mensonge, nous nous en sommes réjouis publiquement. Mais quand la majorité sortante affirme sans autre information qu’il s’agit de « 3000 emplois supplémentaires », c’est un mensonge déstabilisateur pour les habitants, car ce ne sont pas des emplois créés, mais transférés. C’est bon pour la ville, car il y aura des emplois induits par cette installation, mais pas ceux qui sont indiqués. Et comment ne pas dénoncer les prétendues places de crèches qui seraient disponibles pour ces salariés arrivant à Villejuif, alors que l’on manque déjà de places. Cela s’appelle de la démagogie !

La « gauche rassemblée » est-elle la gauche unique ?

Les électeurs ne se laisseront pas prendre à ce tour de passe-passe, à cette manœuvre politicienne. Non, la gauche n’est pas unique ! Non, il n’y a pas qu’une seule tête ! Non, il n’y pas qu’une seule gauche, eux, et en face la droite, c’est-à-dire les autres, dont nous ! Cette façon de caractériser la vie politique n’a qu’un seul objectif : la conservation du pouvoir. Sachant que en obtenant la majorité absolue ou relative, de toute façon, ce dernier serait au bout des urnes, il n’était pas besoin de rassembler plus largement. C’est ainsi que nous interprétons les inacceptables propositions qui nous été faites avant le premier tour. Et tous les électeurs doivent savoir avant e voter, que toute discussion s’est révélée impossible. Cette gauche veut le pouvoir, rien que le pouvoir, mais tout le pouvoir. C’est là que se limite son horizon. Le pouvoir, les insignes du pouvoir, les privilèges du pouvoir. A l’inverse, il leur aurait fallu accepter, en cas d’entente sur un programme et des idées, plus de démocratie, plus de transparence avec des nouveaux partenaires critiques. C’est cela qu’ils n’ont pas voulu !


Une autre alliance était-elle possible ?

Tout dépend bien sûr de l’objectif que l’on se fixe. Notre équipe, avec ses presque 15 % de confiance des électeurs est une proie tentante pour qui veut le pouvoir ! Car c’est bien là qu’était la question. Publiquement le Modem dit que la somme des voix des trois listes d’opposition, permettrait d’arracher le pouvoir à la majorité sortante. Mais pour quoi faire ? Sur quels objectifs ? Pour quelle politique ? Quelles idées pourraient être communes avec une liste qui s’appelle « Liberté pour Villejuif » et qui, de façon il est vrai un peu honteuse se réfère à la majorité présidentielle ? Cette alliance serait sans principe politique commun, ce serait le degré zéro de la vérité en politique. Répétons-le : notre objectif est de changer la vie, pas d’avoir des places de pouvoir. Nous n’avons rien de commun avec les forces qui se réclament de la majorité présidentielle. Nous n’avons rien à faire avec des gens pour lesquels la politique se résume à l’arithmétique. Les électeurs ne doivent pas se laisser berner pas ses alliances de bras cassés et de faux pas.

La liste « À Villejuif une autre gauche est possible », à laquelle 15 % des électeurs ont fait confiance, n’avait donc pas d’autre choix possible que de demander le maintien et l’accentuation de cette confiance en se maintenant au 2e tour. Nous sommes un groupe d’idées, un collectif de personnes qui ont l’habitude de la confrontation et l’expérience de la vie municipale. Notre bilan est riche de nos interventions et de nos actions. Plus il y aura dans le nouveau conseil municipal de gens issus de cette gauche d’idées et de projets, plus l’autre gauche, celle du pouvoir et de l’habitude, devra tenir compte d’un changement majeur à Villejuif : elle sera légalement majoritaire, mais politiquement minoritaire !

Commentaires

4 Messages

  • Mireille 17 mars 2008
    10:42

    je suis tout à fait d’accord avec l’ensemble des analyses de votre article...
    Mais ... nous sommes le 17/03, et à présent nous voilà bien avancés !
    Avec moins d’un quart (23,5 %) de voix d’électeurs inscrits, la liste de C. Cordillot se voit attribuer plus des trois quarts (76,7%) des sièges, 33 en fait, les 3 autres listes en totalisant 10, dont 2 seulement pour ’Villejuif Autrement’.
    Qu’allez-vous pouvoir faire avec ces miettes ?
    A vaincre sans péril on triomphe sans gloire ? Pensez-vous ! La déclaration de Madame le Maire (en ligne sur le site de la ville) est une fanfaronnade, et elle a raison finalement...
    Ce matin, j’ai l’impression qu’on nous a abandonnés, pour de vilaines querelles, et que la seule chose qui reste de tout cela c’est que pour 6 ans encore nous allons "trinquer", mais pas au champagne.

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    • François Labat 18 mars 2008
      00:52

      Que vous répondre, sinon que les élections, il vaut mieux les gagner…

      Plus sérieusement, ne croyez pas qu’on vous a abandonné. parce que ce on extérieur n’existe pas : les Villejuifois qui travaillent pour "une autre gauche" ne sont pas différents des autres. Ce ne sont que des habitants parmi d’autres qui essayent, tant bien que mal, de faire bouger les lignes. Si nous voulons que ça change il faut nous mobiliser, tous ensemble.

      Je n’essaye pas de vous fourguer une carte aux Verts ou à Villejuif Autrement, je vous propose simplement de vous engager, comme vous le pourrez dans le combat quotidien pour changer la ville.

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    • Réza Samadi 18 mars 2008
      22:54

      Bonjour,

      Nous partageons votre déception.
      Le fait d’avoir seulement 2 élus (des miettes en effet) alors que nous représentons 12,6% des votes est une injustice inhérente à nos institutions qui octroient une prime de 50% à la liste en tête. Autre conséquence : ces institutions tendent à bipolariser le paysage politique (aussi bien au niveau local que national) : il y’a d’un coté les "gagnants" et de l’autre les "perdants".
      Bref une situation caricaturale qui donne l’impression à ceux qui ont perdus qu’ils vont nécessairement "trinquer" (les premiers perdants sont les abstentionnistes) et à ceux qui ont gagnés qu’ils ont forcément raisons et vont nécessairement dans la bonne direction.

      Dans un tel système, la seule façon de participer significativement à la gouvernance de la cité, c’est de s’allier soit avec la majorité (qui a recueilli 45% des voix) - ce que nous souhaitions initialement et sous certaines conditions (lire ICI et LA) – soit -sous réserve de pouvoir gagner - de s’allier avec les autres listes opposées à la majorité - ce que nous refusions (pour les arguments développés notamment sur ce site : ICI et LA et puis LA-BAS). Nous avions fait ce choix, les électeurs qui nous ont apportés 14,15% des voix au premier tour étaient souverains pour nous suivre ou pas lors du second tour. Il s’avère qu’un nombre important d’entre eux nous ont renouvelé leur confiance en nous apportant 12,6 % au second tour.

      Maintenant il est vrai nous restons avec 2 élus alors que nous en avions 4 dans la mandature précédente (avec 54 voix supplémentaire nous aurions un élu supplémentaire). Toutefois avoir 2 élus nous permet de garder un pied dans le conseil municipal ce qui d’abord va nous permettre de suivre les affaires de la cité et jouer le rôle d’opposition. Cela fait déjà 13 ans que nous assurions ce rôle. Nous continuerons, nous ne baisserons pas les bras.

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