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20 janvier 2008

Réinventer la gauche pour Villejuif ?

PS et PC ont accepté notre proposition de rencontre. Rendez-vous a été fixé au 15 janvier. Voici le texte que nous avons lu pour ouvrir la réunion, en espérant mettre en marche une dynamique pour une nouvelle gauche à Villejuif.
Ce n’est pas un texte finalisé, il était destiné à être dit et non pas lu. Il subsiste de nombreuses approximations et coquilles, mais nous vous le livrons tel quel, pour que chacun se fasse une idée de l’esprit dans lequel nous avons voulu aborder cette discussion.

Introduction : la situation à Villejuif

Merci donc d’avoir accepté cette proposition de réunion tripartite. Très franchement, nous y croyions assez peu : c’était un peu la proposition de la dernière chance avant que nous ne partions sur une liste autonome. Après les résultats peu satisfaisants des contacts que nous avions eu avec les uns et les autres, nous voulions être sûrs d’avoir épuisé toutes les possibilités d’un accord raisonnable.

Le fait qu’on soit là réunis tous ensemble est donc peut-être un énorme pas en avant vers une nouvelle période à Villejuif.
J’emploie volontairement des grands mots pour que chacun se rende compte que l’enjeu de ce soir est important. En d’autres termes, soyons clairs, si cette union ne devait pas être le départ d’une nouvelle époque, mais la continuation, même un peu amendée du système précédent, ça ne nous intéresse pas !

Mais si on repart sur de nouvelles bases, nous sommes prêts à apporter à une nouveau projet pour Villejuif toute notre énergie (renouvelable, biensûr).

Certains d’entre vous vont peut-être rechigner à cette idée de "changer d’époque". Il ne s’agit pas de jeter aux oubliettes ce qui a été fait ici depuis plus de 80 ans. Il y a tout un héritage, disons "social" pour aller vite, dans lequel nous nous reconnaissons.

Mais…

D’une part il y a un certain nombre de thématiques nouvelles que la gauche "traditionnelle" n’a pas voulu ou pas su intégrer assez vigoureusement à sa réflexion : l’environnement, l’urbanisme, la qualité de vie, les transports, la démocratie participative etc…

D’autre part beaucoup de Villejuifois considèrent qu’il y a souvent un énorme fossé entre les bonnes intentions affichées et leur réalisation. on peut appeler ça problème de gouvernance, usure du pouvoir, inertie.

En 2001 il y a près du tiers des électeurs de gauche qui ont voté pour notre liste qui mettait en avant ces problématiques. Et rien ne laisse penser qu’il y en aurait moins aujourd’hui, tout simplement parce qu’on fait le constat que sur ces deux chapitres la municipalité n’a pas beaucoup avancé.
Certains on dit que cette liste de 2001 avait réuni aussi des électeurs de droite. Ç’aurait pu être vrai si la liste de droite avait présenté un programme très à droite, qui aurait fait fuir des électeurs d’une droite plus modérée. Mais ce n’était pas le cas. Malgré tout ses défauts, on ne peut pas qualifier la liste "pour Villejuif" de droite extrême.

Mais ces gens qui votent pour nous se sentent coincés, pris dans le piège d’une opposition de gauche à une municipalité de gauche.
Et certains seront peut-être tentés de faire le calcul que, pour que ça change, il leur faudrait voter pour le représentant local de Sarkozy et de sa politique.

Et nous, c’est ce que nous voulons éviter à tout prix.

Ce qu’on propose

C’est pour ça que nous vous proposons une alliance entre nos trois groupes, pour refonder en quelque sorte la gauche à Villejuif, changer de route avant d’aller dans le mur en répondant à ces deux demandes que j’ai citées :
- Faire rentrer à la mairie avec force et crédibilité les questions d’environnement, d’urbanisme, de développement durable (puisqu’on martèle ces thèmes depuis des années)
- Remettre à plat les question de gouvernance, de démocratie et d’efficacité.

Nous offririons donc un espoir, des gages, pour que ça change. Les gens peuvent se dire "tiens, là ce n’est peut-être pas un gadget, les choses vont bouger".

Pour que ce soit crédible, pour nous comme pour les électeurs, il faut qu’il y ait un changement profond. Ce changement profond, ça veut dire discuter et travailler entre nos formations d’égal à égal.

D’égal à égal, ça veut dire qu’on oublie l’idée qu’un parti politique a des droits particuliers dans une ville parce qu’il l’a dirigée pendant très longtemps. Ça veut dire qu’on prend pour base la dernière élection comparable, celle de 2001. Pourquoi cette base ? Parce que les municipales sont des élections particulières qui ne peuvent pas être comparées avec des élections nationales ou départementales. Et par ailleurs (et les deux arguments sont liés), c’est la seule élection où se présente la coalition Verts/VA. Prendre comme base de discussion les cantonales, comme il en a été question, pour nous ça n’a pas de sens puisque VA n’était pas présent.

En 2001 nous avons eu 31,5% des voix de la gauche. Nous revendiquons donc cette proportion de conseillers municipaux et d’adjoints. Au passage nous faisons deux concessions : nous acceptons d’arrondir pour nous à l’entier inférieur les résultats des divisions et nous acceptons la tête de liste désignée par le parti communiste.


Un échange qui coûte à tous.

Clairement ce n’est pas facile. Nous avons bien conscience que ce que nous demandons est difficile à avaler. Même si on peut espérer une plus large victoire que 50%, ce n’est pas du tout gagné et donc les places que nous revendiquons, il faudra bien les prendre quelque part. Ça veut donc dire des choix cruels.

Mais il faut aussi comprendre que c’est la situation actuelle qui est anormale, celle qui voit un seul parti, représentant à peine plus du quart des Villejuifois, diriger la ville pratiquement seul. C’est mettre fin à cette situation qui est un retour à la normale.

Mais je voudrais aussi pointer votre attention sur le fait que, pour nous, pour les gens que nous représentons, c’est aussi une sorte de révolution culturelle que d’accepter de travailler avec vous, de partir derrière une tête de liste communiste. Nous nous sommes construits précisément en opposition à ça. D’oublier cette opposition, de donner notre accord pour partir derrière la bannière du PC, pour nous c’est une concession énorme. Et pour pouvoir expliquer ce changement de stratégie à nos électeurs, nous aurons besoin de leur donner des gages. De leur expliquer que ce n’est pas juste une position opportuniste destinée à nous donner le confort d’être dans la majorité. Donc il faudra donner des garanties sur le programme et sur une évolution de la gouvernance qui fasse que le programme pourra être appliqué.

Donc le prix payé par tous est élevé.

Un échange 4 fois gagnant

Mais si chacun veut bien payer sa part, on a tous à y gagner.

Chacun d’entre nous mais surtout, les Villejuifois. Cette nouvelle donne permettrait de maintenir la gauche à laquelle ils sont attachés tout en voyant celle-ci largement renouvelée. Une configuration à trois permet une nouvelle gouvernance. Oblige (c’est une contrainte, mais c’est une contrainte positive) à convaincre ses partenaires du bien fondé de ses décisions. C’est certainement beaucoup moins confortable que de décider seul dans son coin, mais c’est une manière de prendre de meilleures décisions, qui seront amendées, revendiquées, défendues et mises en place par nous tous.

Donc, ce soir on a une grosse partie à jouer. À l’échelle, modeste, de la vie politique à Villejuif, c’est un rendez-vous un peu historique. Nous, nous venons avec la volonté d’aboutir.

Très franchement nous avons beaucoup hésité. Nous avons peur, peur de nous faire avoir, peur de signer un accord avec des formations politiques qui n’ont pas toujours fait preuve à notre égard de beaucoup de considération. C’est aussi pour ça (en plus du respect de l’arithmétique de la dernière élection) que nous avons des exigences importantes.
Parce que nous savons que si nous partons avec vous avec un groupe trop réduit, nous allons nous diluer dans un ensemble sur lequel nous ne pourrons pas agir. Et nos électeurs feront le même calcul.

Mais nous avons décidé quand même de prendre le risque d’un accord parce que nous avons le sentiment que c’est la meilleure solution. La seule solution réaliste qui permette de sortir de l’impasse et d’avancer pour les forces qui se revendiquent de la gauche et de l’écologie.

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