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3 janvier 2009
François Labat

CONSEIL MUNICIPAL DU 19 DÉCEMBRE 2008

Le conseil municipal de novembre n’avait pas donné lieu à beaucoup de débats, peu de points à l’ordre du jour et ceux qui s’y trouvaient étaient assez techniques et consensuels. Le seul épisode "politique" aura été le vote sur la gestion de l’eau en Île de France (le SEDIF) et le conseil s’est prononcé unanimement (droite comprise) pour la gestion publique de l’eau et contre la concession à Véolia... Hélas, cette belle unanimité n’a pas été partagée par les élus des autres villes (dont mathématiquement un certain nombre d’élus PS et/ou PC) qui - à bulletin secret - ont voté pour Véolia...
Cette question sera a la source d’une question orale que nous avons posé en fin du conseil de décembre.


L’ordre du jour du 19 décembre était plus chargé.

Nous avons commencé par une note positive en votant "avec enthousiasme" pour le renouvellement de la convention avec l’association AEF 94, une entreprise d’insertion qui met à la disposition de la ville des personnels de remplacement temporaire. Cette association embauche à cet effet des chômeurs de longue durée et leur permet ainsi de reprendre contact avec la vie professionnelle. Nous sommes des ardents partisans de ce qu’on appelle "l’économie sociale et solidaire" et nous ne pouvons que nous réjouir de la voir à l’œuvre à Villejuif.


Nous avons également voté pour la demande de subvention à la Caisse des Dépôts pour l’installation de 5 points d’accès et de formation à l’informatique, des "Cyber bases". Nous avons également demandé à être associés à la définition plus précise du contour de ces bases, en insistant notamment sur l’importance de l’utilisation de logiciels libres.


Venaient ensuite les "CRAC", comptes rendus annuels aux collectivité des cinq ZAC : Esselières, Guipons, Centre Ville, Pasteur et Barmonts. L’occasion d’examiner les comptes de ces ZAC, mais aussi d’avoir un débat sur ces différents programmes d’urbanisme.

- Sur les Esselières, nous nous sommes abstenus, car nous avons toujours eu les plus grandes réserves sur cet immense ensemble de logements sans âme, pauvre en équipements public et en commerces de proximité.

- Sur les Guipons, nous avons voté contre, dans la continuité de nos protestations sur la manière dont l’extension de la ZAC a été décidée, c’est à dire sans aucune vraie concertation, ni avec les élus, ni avec la population. Tout était plié du jour au lendemain pour suivre les exigences du Crédit Lyonnais. (Espérons qu’au moins il nous fasse pas faux bond avec la crise financière !)

- Sur le centre ville, nous avons voté contre, pour marquer notre opposition à la construction d’un immeuble de logements derrière les palissades qui se trouvent devant la médiathèque. Un équipement public, de faible hauteur serait certainement plus à même de préserver les perspectives vers l’église, la mairie ou la médiathèque tout en donnant un peu de vie au centre ville.

- Sur Pasteur, nous nous sommes abstenus. Le projet manquant de clarté, notamment pour ce qui est de l’immeuble situé en face du crédit Lyonnais sur la N7. On reparle du Crédit Lyonnais, alors qu’il était établi qu’ils ne pouvaient pas traverser l’avenue, ce qui justifiait d’étendre la ZAC des Guipons...

- Sur les Barmonts, nous avons voté pour. L’installation d’une pépinière d’entreprise biotech va dans le sens de ce que nous réclamions depuis des années. Nous resterons très vigilant sur la question de la dépollution du site qui a abrité par le passé des matériaux radioactifs.


La modification des secteurs scolaires Hautes-Bruyère / Marcel Cachin est un sujet un peu technique mais qui met bien en évidence des problèmes de notre ville : de bonnes intentions mais beaucoup de maladresses et d’aveuglement sur le terrain. Le rapport propose de modifier les secteurs scolaires suite à l’agrandissement de l’école des Hautes-Bruyères. Voici notre intervention :

Bien sûr nous voterons pour ce rapport. Puisque l’agrandissement de l’école des Hautes-Bruyères, tant de fois retardé est enfin en voie d’achèvement, il est clair qu’il faut permettre aux enfants domiciliés à proximité de cette école de la fréquenter au plus vite. Ils iront dans une école neuve, en espérant qu’elle sera effectivement prête à temps...

On ne peut que se réjouir également qu’une commission spéciale étudie les situations individuelles et permette donc – si nous avons bien compris - aux familles qui le souhaitent pour des raisons diverses, de laisser leurs enfants à Marcel Cachin. C’est le rôle d’une municipalité d’être à l’écoute des habitants individuellement.

Mais c’est aussi son rôle de gérer des attentes collectives et ce soir, je voudrais attirer l’attention du conseil municipal sur les effets induits, et pas toujours calculés de cette mesure de modification de la carte scolaire. Ces effets concernent l’école Marcel Cachin, une école que je connais bien puisque j’y milite à la FCPE depuis près de 10 ans...

Quel va être l’effet du départ des 57 enfants vers les Hauts Bruyères ? La fermeture de 2 classes. À ces deux fermetures s’en ajoutera très certainement une troisième due aux effets de la démographie. Aujourd’hui l’école a 16 classes, elle en compterait donc 13 à la rentrée prochaine.

Et 13, c’est un très mauvais chiffre. Non pas parce que ça porte malheur, mais parce que c’est le seuil à partir duquel la direction n’a qu’une demi décharge d’enseignement. Avec deux conséquences
– Une direction qui a moins de temps pour travailler sur l’école en général
– Un poste beaucoup moins attractif et donc avec un risque très important qu’il ne soit pas pourvu, un problème récurent dans cette école, ou qu’il le soit par un directeur très peu expérimenté alors que cette école, quoi qu’en zone banale est difficile.

Certes, à l’échelle des attaques gouvernementales contre l’école, la perte d’un demi-poste de direction peut paraître anecdotique, mais croyez-moi, à l’échelle de l’école ça ne passe pas inaperçu.

Ce qui ne passe pas inaperçu, non plus, c’est que la communauté éducative de l’école Marcel Cachin n’a pas cessé d’alerter la municipalité sur ce danger, notamment dans le cadre des discussions sur la restructuration de cette école. Elle a posé la question DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, par des interpellation de toutes nature et à tous les niveaux, de la taille que la municipalité envisageait pour cette école, en proposant deux possibilités :
– Soit une grosse école d’au moins 14 (ou 15) classes qui bénéficie d’une direction entière.
– Soit une petite école d’au maximum 10 classes qui puisse fonctionner avec une demi-décharge.
Les deux options sont possibles. Mais il faut, il fallait choisir l’une ou l’autre et ne pas laisser faire le destin. Avoir une politique, en somme. Ça n’a pas été le cas.

Et aujourd’hui, que découvre la communauté éducative de l’école ? Que faute d’avoir anticiper on va droit vers la pire des situations !!

Pourtant des solutions auraient mérité, au moins, d’être étudiées : les écoles voisines : Jean Vilar, et surtout Paul Langevin sont saturées et pourraient peut-être voir d’un bon œil leur effectifs s’alléger.

Le rapport fait état d’une concertation avec les communautés éducatives. Je confirme qu’elle a eu lieu. Je confirme aussi que toutes les craintes qui avaient été exprimées à cette occasion n’ont pas été prises en compte.”

Une série d’interventions de la majorité vient expliquer que tout cela n’a pas d’importance, qu’on construit des écoles pour 30 ans et qu’il faut surtout se battre contre les mesures de l’éducation nationale...

J’essaye d’expliquer que la gestion quotidienne et locale c’est important aussi et que c’est sur la ville elle-même que le conseil municipal a des responsabilités et que c’est même pour ça qu’il a été élu (ce qui n’empêche évidemment pas d’agir en même temps pour influer sur la politique nationale). Visiblement une bonne partie des conseillers de la majorité ne l’ont pas compris, dommage pour Villejuif.

Heureusement Sonia Jedrzejewski, adjoint chargée de l’école a une vision plus concrète des choses. Elle confirme que Paul Langevin est saturée (nous ne sommes donc pas des fous irresponsables !) et qu’une modification des secteurs sera étudiée rapidement. Espérons que les actes suivront les paroles.


Vœu présenté par la majorité municipale.
Dominique Girard (PS) propose un vœu de défense des mouvements d’éducation populaires qui subissent de très violentes attaques du gouvernement. Nous votons ce vœu sans aucune hésitation.


Questions orales
- La droite demande si la construction d’une mosquée est bien à l’étude.
Mme le maire confirme que le permis de construire est en cours d’examen.

-Nous posons une question sur la gestion de l’eau en Ile de France :

Madame le maire,
À l’occasion du débat sur le renouvellement du marché public de l’eau en ile de France vous avez exprimé publiquement et avec force votre position favorable à un retour à une gestion publique et à la fin de la concession de Véolia. Cette position est aussi celle des Verts et de Villejuif Autrement. Rappelons-le, ces 80 ans de Gestion de l’eau par la générale des eaux devenue Véolia ont été à l’origine de surfacturations, de gaspillages, de défauts d’investissement, d’une gestion opaque et non durable d’une ressource que nous nous accordons tous, je crois, à considérer comme un bien commun de l’humanité.
Chez les Verts c’est un combat que nous menons depuis longtemps au plan national et nous nous réjouissions de voir que nous étions moins seuls sur ce terrain.
À travers de nombreux débats dans toute l’île de France la population, invitée à donner son avis, a largement manifesté son attachement à la gestion publique. La réunion à Villejuif n’a pas fait exception à la règle.
Notre dernier conseil municipal du 20 novembre a, adopté à l’unanimité un vœu pour réclamer la même gestion publique de l’eau.
Cette position semblait très largement majoritaire. Même si des fissures semblaient poindre ici et là, tous les partis de gauche s’étaient positionnés pour la gestion publique. Plusieurs élus de droite ou du modem avaient fait de même. On pouvait donc au moins espérer un vote serré à la réunion su SEDIF du 11 décembre. Les décomptes faits ici et là parmi les délégués parlaient d’un écart maximum de 10 voix...
Mais le 11 décembre, à l’issue d’un vote à bulletins secrets, stupeur. C’est par 88 voix contre 54, que la motion présentée par André Santini, c’est à dire la continuation de la gestion privée, est adoptée. Il n’y a pas besoin d’être un expert en arithmétique ou en sciences politique pour comprendre que, abrités derrière le vote secret, de nombreux délégués de villes de gauche ont trahi les positions exprimées publiquement par leur groupe et se sont assis sur la volonté populaire.

Dans ce contexte madame, le maire je vous pose 3 questions qui sont liées.

– Quel a été au final le vote du représentant de Villejuif au SEDIF ? C’est une question à laquelle je pense avoir la réponse, étant donné l’estime personnelle que je porte à Frank Périllat et à son engagement sur ce dossier, mais elle mérite qu’une réponse publique y soit apportée.
– Comment analysez-vous le résultat de ce vote ?
– Comptez-vous poursuivre le combat pour une gestion transparente, juste et durable de l’eau et comment comptez-vous le faire ?
Je vous remercie.

Madame le maire déclare qu’elle n’a pas de doute sur le vote de Frank Périllat (qui était absent - excusé - au conseil) et affirme que sa position sur la gestion de l’eau n’a pas changé et que la bataille continue...


Pour finir, Jeanine Rollin, présidente de notre groupe a pris la parole avec beaucoup d’émotion pour annoncer et expliquer son départ du conseil municipal, intervention saluée par des applaudissements de tous côtés, montrant ainsi à quel point sa présence et son travail tout au long de ces années avaient été appréciées par tous, toutes tendance politiques confondues.

Hélas, madame Cordillot, ayant vraisemblablement mal compris quelques phrases du discours de Jeanine s’est sentie - à tort - agressée et a renoncé à lire le texte qu’elle avait prévu en retour.

L’heure tardive (1h30 du matin) n’était sans doute pas totalement étrangère à ces malentendus. On a quand même eu le droit à un verre pour fêter la fin de l’année...

C’est Alexandre Maffre qui succédera à Jeanine au prochain conseil.

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