EELV à Villejuif

Pour la tranquillité dans les quartiers : casser les mafias en dépénalisant le cannabis

Alain Lipietz — 2014-01-25T14:08:39Z

Depuis très longtemps, Les Verts puis EELV demandent la dépénalisation de l'usage de toutes les drogues. Plus précisément, ils demandent la mise en vente contrôlée des drogues « douces » (comme pour le tabac) et la distribution médicalisée de substitut aux drogues dures (Subutex).

Cette stratégie de lutte contre la drogue part du constat que la « guerre mondiale à la drogue » a échoué. Comme la prohibition de l'alcool aux USA dans l'Entre-2-Guerres, elle a permis la construction de très puissantes mafias tirant un profit démesuré des narcotrafics clandestins. Cette rente crée par la prohibition détruit les sociétés aux deux bouts de la chaine : dans le pays producteurs comme en Colombie ou au Mexique, dans nos cités en créant toute une économie souterraine plus rémunératrice (au moins quelques années) que tous les emplois que pourrait créer l'économie sociale et solidaire.

De plus en plus de responsables de la tranquillité publique approuvent notre stratégie. C'est évidemment le cas des Présidents des République sud-américaines. C'est le cas, en France, de l'ancien ministre de l'intérieur de L. Jospin, Daniel Vaillant, ou de Serge Supersac (ancien « grand flic », chef de BAC, de compagnie Crs, etc) que Les Ateliers de l'Avenir à Villejuif avaient invité en juillet dernier.

Mais qu'en pensent les médecins, puisqu'après tout le seul argument contre les drogues est de nature médicale (protéger les clients contre eux-mêmes) ? Que toutes les drogues sont dangereuses, médicaments, tabac et alcool compris. Ce qu'on appelle « drogues » aujourd'hui, ce n'est qu'une catégorie de drogues interdites dont les principaux dangers portent sur le cerveau (alors que le tabac est principalement dangereux pour les poumons et le cœur, l'alcool pour le cerveau et tout le système digestif). Les dangers sont de deux sortes :

Comme toutes les autres drogues, elles rendent peu à peu dépendant (on ne peut plus s'en passer)
Comme l'alcool, elles sont « psychotropes » c'est à dire qu'elles modifient le comportement. Parfois en rendant hyperactif (comme la cocaïne, d'où son usage par les artistes et les « créatifs »), d'autre au contraire « démolissent », comme l'héroïne, la colle ou le crack.

Le cannabis est considéré comme une « drogue douce » parce que, comme l'alcool, il provoque peu de dépendance et peu de somnolence quand il est consommé avec modération et rarement (un petit joint désinhibiteur pendant une fête). C'est pourquoi tous nos voisins d'Europe de l'Ouest l'ont décriminalisé voire même légalisé (Pays Bas, Espagne, Tchéquie). Ils le traitent alors comme l'alcool : des campagnes d'avertissement, mais pas d'interdiction.

Ces pays n'ont pas constaté d'augmentation de la consommation après la levée de l'interdiction, mais se sont retrouvés « exportateurs » vers des pays voisins à prohibition dominés par les mafias (France, Europe de l'Est, Balkans). Ces pays ont aussi pratiqué bien plus tôt que la France une politique de « prévention des risques » contre les drogues dures (échange de seringues), ce qui a limité à l'époque l'explosion du Sida, en comparaison de la France.

Un ado peut évidemment s'abrutir au cannabis s'il en fume tous les jours dans sa chambre. D'où l'inquiétude de nombreux parents à l'idée qu'il deviendrait plus facile de s'en procurer. En réalité, un ado qui se met à fumer dans sa chambre (comme une mère au foyer qui se met à picoler dès le matin…) a des problèmes personnels (familiaux, de travail) qui cherchent à s'exprimer, et dont il faut s'occuper d'abord !

Villejuif est devenue une plaque tournante du cannabis entre Paris et Orly. La consommation n'y a rien d'exceptionnel, mais la vente est devenue un « bizness » qui contrôle certaines citées, provoquant une hausse de la délinquance et même de la violence (à cause des règlements de compte, mais aussi par contagion vers d'autres pratiques violentes, telles que le vol à l'arraché). La prise de contrôle de ces quartiers par les mafias locales terrorise les habitants, alors qu'une partie des jeunes trafiquants vivent leur activité comme un simple bizness rémunérateur.

Quand nous sommes allés distribuer le « 4 pages » de l'Avenir à Villejuif dans les boites aux lettres de la cité Lamartine, vers 17h , nous avons déjà dû nous frayer un passage entre semi-grossistes distribuant les paquets aux petits dealers. Ils se sont effacé poliment. Mais un habitant rencontré dans les hall noua a montré le faux-plafond crevé sur plusieurs mètres carrés : certains soirs le trafic encombre tout le hall et, si les flics arrivent, dealers et clients n'ont qu'à jeter les doses qu'ils portent dans le faux plafond pour ne plus rien avoir sur eux…

Ainsi, la prohibition pourrit toute la vie de habitants, alors qu'il suffirait d'installer une « halle aux herbes » dans un coin de la cité pour avoir la paix. Mais bien sûr, c'est interdit par la loi française. Alors ça continue, puisque les BAC du commissariat ne peuvent être là en permanence. On a muré des parkings au Vercors parce que la police en perdu le contrôle, on ne peut pas murer le hall d'entrée d'une tour !

Si donc nous gagnons les élections municipales, nous créeront une vraie police de proximité pour la prévention mais nous ne pourrons réformer la loi à Villejuif. Nous aurons à nous confronter à ce problème. Nous ne pourrons pas empêcher ce trafic que la loi entretient d'elle-même, mais nous pourrons au moins faire en sorte qu'il ne se déroule pas dans des lieux où la présence des petites mafias locales terrorise les habitants.

La sécurité, une priorité pour l'Avenir à Villejuif

Alain Lipietz — 2013-09-05T15:51:10Z

Cet été, Villejuif a trop souvent été dans la presse : courses-poursuites de trafiquants, attaques de magasins, agressions de vieilles dames... La délinquance augmente, le désarroi des habitants aussi, du Vercors à Lamartine en passant par le Centre-ville.

La sécurité, une priorité pour l'Avenir à Villejuif

Certes, Sarkozy a réduit les effectifs de la police nationale, supprimé la police de proximité, sans donner aux villes les moyens de faire face. Certes, Manuel Valls refuse un commissariat à Villejuif. Mais la grande responsabilité revient à la municipalité PC-PS qui, attendant tout de l'État, ne s'est pas dotée d'une politique de tranquillité publique.

Pourtant, une ville qui choisit, en multipliant les logements sociaux, d'attirer les populations les plus en difficulté, devrait comprendre qu'ainsi elle multiplie les problèmes sociaux qu'elle doit traiter ! D'abord en amont, mais les les dispositifs d'accompagnement à l'emploi ou d'insertion sont quasi-inexistants, les associations indépendantes et bénévoles qui veulent oeuvrer au lien social en sont empêchées, découragées par la municipalité. Les élus ont renoncé à lutter contre l'insécurité par la prévention comme par la répression, la situation s'aggrave.

Les Ateliers de l'Avenir à Villejuif se sont réunis en juillet autour de deux spécialistes nationaux. Pour rétablir la tranquillité publique, il faut associer les habitants pour restaurer le vivre-ensemble, depuis la prévention et la dissuasion jusqu'à la répression quand elle est nécessaire. Une équipe de médiateurs et la création d'une police municipale de proximité sont indispensables, en complément d'un commissariat pour Villejuif.

Laveniravillejuif.fr

Tranquillité publique, sécurité : le compte-rendu !

Alain Lipietz — 2013-07-12T23:05:11Z

Gros succès du débat du 4 juillet sur la sécurité et la tranquillité publique. Le compte-rendu est paru sur le site des Ateliers de l'Avenir à Villejuif.

En prime : deux interviews de 3 minutes environ de Yazid Kharfi et Serge Supersac. C'est là

La première ressourcerie de Villejuif est née !!

Alain Lipietz — 2013-07-08T22:45:37Z

L'équipe de bénévoles et de de stagiaires est entrée dan les locaux le 4 juillet après midi, avec quelques amis. Voici la première feuille d'info et notre message de soutien.

Soutien à la première ressourcerie villejuifoise
Chic ! On ressource…

Merci à vous, Stéphanie, Marie-Hélène et Michel, à Catherine, Nicole et toutes les autres, pour avoir mené à bien ce beau projet !

Une ressourcerie, c'est d'abord l'idée profondément solidaire que ce qui ne nous sert plus peut servir à quelqu'un d'autre, en y rajoutant un peu d'astuce, de poésie ou d'huile de coude. Bien sûr, on avait à Villejuif des Vides-greniers, le Système d'échanges local, l'association Quatraire… Mais il manquait un lieu où se réunir, pour retaper, recycler, faire du neuf avec du vieux, du beau avec du cassé.
Une ressourcerie, c'est aussi une solution pour diminuer notre montagne de déchets, tout en créant des emplois et en rendant des services.

Une ressourcerie, c'est donc un laboratoire pour l'écologie, un laboratoire de survie pour notre planète aux ressources limitées, que notre civilisation n'a que trop tendance à gaspiller.

C'est donc aussi un laboratoire pour de nouveaux services, de nouveaux métiers, de nouveaux emplois : un exemple d'Économie sociale et solidaire.
Et puis enfin, une ressourcerie, c'est un lieu de création, de convivialité et de fêtes.

Ces ressources nouvelles pour tous les Villejuifois (et aussi pour les Vitriots que n'auront qu'à traverser la rue !), seront bien sûr, d'abord et avant tout, l'œuvre des salariées et salariés, des stagiaires et des bénévoles de la ressourcerie.

Mais c'est aussi une mobilisation au service de tous de nos impôts locaux, qui financent le Syndicat d'Action Foncière 94 (propriétaire du local) ou les Aides Régionales à Projet, et aussi une mobilisation de notre Livret A, à travers la Caisse des dépôts, qui finance le Dispositif Local d'Accompagnement, ou encore… de nos cotisations et dons à l'Association « Chic ! On ressource ! »

Aider la ressourcerie, c'est nous aider soi-même ! Alors, longue vie à la première ressourcerie de Villejuif !

Alain Lipietz

Ancien député européen Vert. Auteur du rapport parlementaire :
Pour le Tiers Secteur. L'économie sociale et solidaire, pourquoi, comment ?

Et c'est où ? Quels projets ? Comment participer ?

Tout est dans le 1er numéro de la Gazette de la ressourcerie. Cliquez ci-dessous (pdf, 750 ko) :

EELV à Villejuif

Pour la tranquillité dans les quartiers : casser les mafias en dépénalisant le cannabis

La sécurité, une priorité pour l'Avenir à Villejuif

La sécurité, une priorité pour l'Avenir à Villejuif

Tranquillité publique, sécurité : le compte-rendu !

La première ressourcerie de Villejuif est née !!

Soutien à la première ressourcerie villejuifoise Chic ! On ressource…

Et c'est où ? Quels projets ? Comment participer ?

Soutien à la première ressourcerie villejuifoise
Chic ! On ressource…