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29 juin 2008
François Labat

CONSEIL MUNICIPAL DU 26 JUIN

Premier dossier important : le « Compte Administratif » de l’année 2007. C’est en quelque sorte le bilan comptable des finances municipales, qui prend acte des dépenses réalisées conformément au budget. Un coup d’œil dans le rétroviseur de la gestion passée, en quelque sorte. Nous nous abstenons sur ce dossier : nous n’avons pas de reproche proprement comptable à faire sur le sujet mais nous ne souhaitons pas non plus approuver l’exécution d’un budget contre lequel nous avons voté l’an passé... Il faudra par contre (mais cela prend du temps) que nous menions une analyse détaillée de ce compte administratif, en remontant plusieurs années en arrière, pour comprendre mieux les mécanismes financiers en œuvre dans notre ville et savoir pourquoi elle a si peu de marges de manœuvre en ce domaine. Au moment du vote, Madame le Maire se retire, comme il se doit. Mais nous prenons la parole pour nous étonner de ce qu’elle ait présidé les débats. L’article L2121-14 est pourtant très clair : « Dans les séances où le compte administratif du maire est débattu, le conseil municipal élit son président. Dans ce cas, le maire peut, même s’il n’est plus en fonction, assister à la discussion ; mais il doit se retirer au moment du vote. »
Pour toute réponse, il nous est répondu que « À Villejuif on a toujours fait comme ça ». Drôle de réponse sur un point de droit...

Un rapport sur l’utilisation de la Dotation de Solidarité Urbaine me donne l’occasion de dire une bêtise : je m’étonne de la présence dans ce dossier de subventions à des logements privés. Erreur : je n’avais pas fais attention à ce qu’il s’agissait de l’OPAH, l’office pour l’amélioration de l’habitat, qui subventionne les propriétaires modestes pour rénover leurs logements quand ils sont vétustes. C’est un dispositif que nous approuvons largement... 4 ou 5 conseillers ne se privent pas de prendre la parole pour me faire remarquer mon erreur en long et en large. Je ferai plus attention la prochaine fois, c’est promis.

Le vote sur le tableau des effectifs (le personnel municipal) est l’occasion de noter l’embauche de 12 personne pour la nouvelle crèche Lucie Aubrac.

On prend acte ensuite du bilan des acquisitions et des cessions immobilières de la ville et des sociétés d’économie mixte (SADEV 94, SAF 94) qui travaillent pour elle. Il y a un progrès dans la présentation de ces bilan mais, contrairement à ce qu’affirme Mme Le Maire, la politique foncière de la ville n’est pas facile à comprendre. Nous n’arrivons pas à avoir une vision très claire du patrimoine détenu par la ville et de la finalité de chacune des acquisitions de terrains ou d’immeubles. Si globalement nous partageons les objectifs affichés : permettre la construction d’équipements publics, les opérations d’aménagement ou de développement économique et maîtriser le prix du mètre carré, nous ne sommes pas certains que ces objectifs soient remplis. Nous avons l’impression qu’on pourrait être plus rigoureux dans ce domaine et épargner ainsi les finances municipales.

On en vient à la ZAC des Guipons. Il s’agît cette fois de choisir l’aménageur pour l’extension de la ZAC votée il y a un mois. Il ne s’agît pas de refaire le débat sur l’extension de cette ZAC qui a déjà – hélas -été tranché... Nous votons contre, évidemment, en signalant qu’il n’est pas évident qu’on puisse se passer de faire un appel d’offre pour se choix de l’aménageur : cette procédure est maintenant obligatoire pour les nouvelles ZAC. Qu’en est-il pour les extensions ? Ce n’est pas clair. Pas de réponse de la municipalité...

Transfert au département du collège Karl Marx : Ce collège, bâti en 1936 a besoin d’être rénové. Le département va faire de gros travaux : rénovation, ravalement, remise en service du passage souterrain, installation de la cantine dans l’actuel gymnase, construction d’un nouveau gymnase (sur l’emplacement des tennis) qui appartiendra à la ville. Pour mener à bien cette opération, on met en place de multiples mécanismes de transfert entre la ville et le département. Nous votons pour. Mais nous demandons pour quelles raisons l’école maternelle, située dans le même complexe architectural n’a pas besoin, elle, d’être rénovée. Il nous est répondu que ce n’est pas nécessaire, des travaux ayant déjà eu lieu.

Marchés pour le nettoyage des vitres et l’entretien de certains bâtiments communaux. Depuis environ 15 ans, ce ne sont pas des employés communaux qui nettoient les gymnases, les crèches et d’autres locaux municipaux (pas tous). Il s’agit de renouveler ce marché.

Je prends la parole pour m’en étonner : pour quelle raison a-t-on besoin de faire appel à des entreprises de nettoyage pour ça ? Pourquoi le personnel municipal ne peut-il le faire ? Je mets à part les vitres et le travail technique qu’elles peuvent représenter mais pour le reste il s’agit simplement de faire le ménage. Je rappelle que le tout récent mouvement des travailleurs sans papiers a été l’occasion de mettre en lumière les conditions de travail qui règnent au sein de ces entreprises de nettoyage : précarité, horaires impossible, travail pénible, pour des salaires très bas. Des emplois donc de si mauvaises qualité qu’il ne se trouve souvent que des personnes en situation irrégulière pour les accepter. Si on comprend qu’une entreprise privée externalise ses tâches de nettoyage sans remords pour optimiser ces coûts. Il n’en va pas de même pour une ville qui affiche des préoccupations sociales... Ne serait-ce pas une manière de fermer les yeux sur ces conditions de travail indignes, que de sous-traiter ces tâches à une entreprise privée ? Ne sommes nous pas en pleine contradiction entre intentions affichées et politique menée ?

Que n’avais-je pas dit.... J’avais sans doute été un peu maladroit en forçant le trait, mais aussi sans doute j’avais appuyé sur un endroit sensible. Un feu nourri d’indignation a répondu à mon intervention présentée comme scandaleuse et insultante. On me ressort le côté technique de certains travaux (j’avais pourtant bien spécifié que je parlais pas de vitres mais du ménage quotidien) et on m’explique que oui, il s’agît d’intervenir à des horaires impossibles pour des employés municipaux (personne ne se demande si les gens qui font ces horaires en sont ravis, ni si, au moins, ils touchent des salaires majorés en contrepartie). Je reprends la parole pour m’excuser d’avoir blessé certains conseillers mais en maintenant mon interrogation sur ce dossier. Le plus étonnant, c’est que aucun des orateurs n’ait semblé comprendre ce qu’il avait au moins de discutable à faire appel à une entreprise de nettoyage quand on est une municipalité de gauche. Seul M. Arrouche – tout en défendant le choix de l’externalistation, a semblé comprendre que ça n’allait pas forcément de soi...

Ceci dit nous ne sommes pas opposés par principe à toute forme d’externalisation. Mais qu’on s’assure alors que les personnels des entreprises qui interviennent sur la ville travaillent dans de bonnes conditions : que leur salaire est majoré la nuit ou le week-end, que la pénibilité est prise en compte,qu’ils ne viennent pas de loin travailler juste pour quelques heures, qu’ils ne sont pas en situation précaire…

Présentation d’un projet de « résidence service » Bd Maxime Gorki. Le débat dévie rapidement vers le projet juste à côté : la mosquée... Petite passe d’arme entre les conseillers de « Liberté pour Villejuif » et le maire sur le sujet.

Question orale : Nous demandons s’il est possible d’éviter que des souflettes à feuilles, bruyantes et polluantes, soient utilisés le mercredi dans les squares, jour de forte affluence pour les enfants.
Madame le Maire indique que des instructions on été données en ce sens.

Vœu présenté par la majorité municipale sur la politique en matière d’éducation.
Celui-ci dénonce les suppressions de postes, l’organisation bâclée de stages de remise à niveaux pendant qu’on supprime les RASED, la supression sans réflexion de l’école le samedi et la mise en place du service minimum en cas de grève.
Tout en regrettant que ce vœu nous ait été distribué au début du conseil et qu’on n’ait donc pas eu de temps de réflexion sérieux (pour un sujet qui ne date pas d’hier), nous souscrivons à ce vœu. Je propose d’y ajouter deux points qui me semblent majeurs : les nouveaux programmes du primaire rétrogrades et la suppression des IUFM. Le maire et la majorité acceptent mes amendements.

Après s’être étripés avec la majorité pendant trois heures, on finit donc sur une note consensuelle. La politique, c’est la douche écossaise permanente, on dirait.

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