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10 janvier 2008

La démocratie municipale : un difficile exercice quotidien (1)

Nos analyses

Question démocratie, aujourd’hui, à Villejuif, nous sommes loin du compte.

La municipalité actuelle met en avant sa volonté et sa capacité à donner la parole aux citoyens. Elle nous fournit, dit-elle, de multiples preuves de démocratie participative, de débats permanents, de consultations multiples, de rencontres avec les habitants. Avec les ‘Assises’, elle prétend avoir inventé un nouveau mode de gouvernance, en prise directe avec les Villejuifois. Nous pensons que c’est de la poudre aux yeux. Ni au conseil municipal, ni dans ses rapports directs avec les habitants, la municipalité n’a su réellement se défaire de ses mauvaises habitudes de gestion autoritaire.
La majorité actuelle a toujours fait comme si la fin (la politique qu’elle entendait mener) justifiait ses moyens (le passage en force). Nous disons que ces moyens identifient leur fin : la conservation à tout prix du pouvoir.

Quelques exemples :

La prétendue concertation sur les projets d’aménagement : Les débats, les rencontres se font la plupart du temps sur les thèmes et les questions retenus par avance. Le principe est simple : « Donnez votre avis sur ce que nous vous proposons ». Au bout, il n’y a plus grand-chose à modifier, tout est ficelé, même si de timides reculades peuvent faire illusion (Pasteur ou Guipons, où certaines remarques semblent avoir été entendues). En réalité, c’est quand tout le projet est bouclé, que quelques grandes « messes » sont organisées, contrôlées, canalisées, manipulées... à tel point que : soit les éventuelles contestations sont ignorées et non relayées, soit les maigrelettes réunions où l’approbation l’a emporté sont érigées en accord général.

Le conseil municipal : il devrait être un lieu d’échanges et de débats. La réalité est toute autre : Le maire et ses proches décident d’abord à huis clos, dans le cercle le plus restreint possible, au détriment même de leur propre majorité, puis proposent ensuite seulement une discussion publique en conseil municipal. Celui-ci est réduit à une chambre d’enregistrement du côté de la majorité et à un guet-apens permanent pour l’opposition. Les élus « d’opposition » sont limités par des formes contraignantes , et lorsqu’ils interviennent, le climat est plutôt tendu, la majorité ne supportant pas d’être mise en cause, et ce sont en général des quolibets, des provocations ou des attaques qui servent de réponse. Il est même arrivé que des tentatives d’intimidation apparaissent...

Les tribunes libres du journal municipal : l’actuelle majorité, affirme faire ce qu’il faut en ouvrant le journal municipal à l’opposition. Mais, c’est le moins qu’elle puisse faire ! D’abord parce que ce n’est pas « son » journal, mais aussi parce que c’est légal ! Malheureusement la loi ne prévoit pas la taille de l’espace réservé à l’opposition. C’est ainsi qu’un groupe représentant 24% des Villejuifois peut s’exprimer sur 1,5 % de ‘La Quinzaine’. Le reste, c’est l’unique et permanente parole majoritaire. Quant au site internet de la ville, l’opposition n’y a pas la parole.

Des Assises en trompe l’œil. Voilà une majorité au pouvoir depuis des dizaines d’années, affirmant à qui veut l’entendre qu’elle est en permanence à l’écoute de la population, qu’elle est le « peuple », et qui trouve nécessaire une opération coûteuse pour recueillir des opinions que, le mois précédent, elle disait connaître parfaitement ! Mais surtout, cette fausse démocratie, séduisante au premier abord, ne peut pas bien fonctionner. Parce que les citoyens, pris individuellement, ne sont pas sur un pied d’égalité avec la municipalité. C’est quand ils se regroupent en collectifs, en associations, en comités, en partis que l’équilibre est rétabli. Mais dans ce cas, la plupart du temps, la municipalité rechigne à discuter et à négocier. Elle préfère organiser le dialogue ‘direct’ à sa guise, triant à sa convenance les bonnes questions et les bonnes réponses, elle se comporte alors un peu comme une direction d’entreprise qui rêve de discuter avec ses salariés, plutôt que d’en passer par les organisations syndicales. Cette méthode permet de donner l’illusion que les demandes sont entendues, alors que la finalité est toute autre : matraquer pendant un an et demi « son » programme municipal aux frais du contribuable.

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