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1er février 2013
Alain Lipietz

Compte rendu du Conseil municipal du 24 janvier 2013

L’affaire de la mosquée. Les animations du parc.

La réunion du Conseil municipal du 24 janvier s’est déroulée dans une atmosphère détestable, marquée par 3 affrontements : sur la lutte contre l’absentéisme, sur le projet d’achat de l’ancienne gendarmerie en vue d’y construire une mosquée, sur la défense du service départemental d’animation des parcs (dont celui des Hautes Bruyères).

Compte rendu du Conseil municipal du 24 janvier 2013

La réunion commence par un exposé du Conseil municipal des jeunes, sur leurs travaux. Ils sont écoutés dans un silence bienveillant, quoique leurs initiatives ne soient pas directement branchées sur la vie municipale, mais sur leurs propres activités (un hommage à Aimé Césaire, etc…)

Contre l’absentéisme

Dès leur départ, on passe au rapport d’initiative de Jorge Carvalho (groupe Modem). Le contraste est violent avec le silence qui avait accompagné les jeunes : interruptions, quolibets, injures, ricanements… Les représentants des minorités (droite, Modem, Verts-VA) doivent s’exprimer à travers un brouhaha qui rendent les débats difficiles à suivre depuis le public.

Cécile Deniard présente le rapport : elle propose de réduire les indemnités des conseillers municipaux et maires adjoints qui, sans motif, seraient trop absentéistes (ces indemnités ont été augmentées de 46% en 2009). Elle explique que le conseil général de Paris pratique ainsi, et que rien ne l’interdit pour un conseil municipal. Le groupe Verts-Villejuif Autrement soutient cette initiative. Les groupes communistes et socialistes rejettent cette proposition comme « populiste et démagogique ».

L’ex-gendarmerie : mosquée ou foyer d’hébergement ?

Après plusieurs votes assez consensuels, on arrive à la question de l’ancienne gendarmerie (132 Bd Maxime Gorki). La majorité municipale PCF-PS propose une convention pour acquérir cet immeuble, propriété du Conseil général (qui voulait en faire un lieu d’hébergement pour des familles mal logées), en échange d’un douzaine d’appartements F2 ou F3 pour une surface équivalente (850 m2). Prix estimé : 2,1 millions. Ensuite, la mairie « déposera, fin janvier 2013, une demande de permis de démolir l’immeuble. » Les frais de démolition et de dépollution seront à sa charge. Enfin, la mairie se propose de louer (en avril) ce terrain nu, à bail emphytéotique (de 99 ans), à l’Association des Musulmans du Val de Bièvre, pour y bâtir une mosquée. Voici la proposition de la majorité :

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Nous avions écrit au préfet, sans succès, pour demander que, quel que soit l’aboutissement de ce projet discutable, au moins cet hiver le bâtiment soit utilisé pour les mal-logés. Au nom du groupe Verts-VA, Catherine Casel (dans le brouhaha des ricanements) se prononce contre ce rapport, qui ne concerne que le troc avec le Conseil général :

-  Parce que cela revient à acheter un bâtiment en bon état, qui pourrait loger une douzaine de familles, pour le détruire (avec toutes les pollutions entrainées par cette destruction, comme actuellement autour de la destruction de l’immeuble Edf), moyennant un prix qui constitue une bonne affaire pour le Conseil général (qui échange 850 m2 anciens contre du neuf).

-  Parce que cela revient à un endettement supplémentaire de la ville d’environ 2,5 millions d’euros (achat du bâtiment, destruction, dépollution) au profit d’une seconde mosquée (en sus de celle de l’association Rachad, rue Youri Gagarine, dont le conseil municipal prend d’ailleurs note de la demande d’extension). La ville étant déjà très endettée, ce n’est pas une bonne idée, alors même que l’Association des Musulmans du Val de Bièvre a déclaré qu’elle préfèrerait acheter elle-même un terrain, ce que le bail emphytéotique lui interdit de faire avant 18 ans.

Le débat s’engage, assez houleux. Philippe Lebris, premier adjoint (PCF), explique qu’au bout du compte ce terrain ne coûtera à la ville aucun endettement supplémentaire. Un exposé assez technique, faisait ouvertement référence à mes propres travaux sur la production des sols urbains, et qui se poursuivra dans une conversation amicale à la sortie du conseil : nous y revenons en détail dans un autre article. Disons ici que Philippe Lebris ne nous a pas convaincus !

Beaucoup plus surprenante est l’intervention de la présidente du groupe socialiste, Sophie Taillé-Polian : « Nous ne voulons pas que cet immeuble soit destiné à un nouveau centre d’accueil pour famille mal logées. Nous préférons que les familles mal logées soient hébergées dans des appartements dispersés dans la ville. »

Les mauvaises langues avaient soulevé l’hypothèse que le but premier de la manœuvre était bel et bien de détruire cet immeuble pour empêcher qu’il ne serve aux mal-logés, et Gérard Tériltzian, 2ème adjoint (PS) aux politiques de solidarité et d’insertion n’avait pas caché son mécontentement quand, après une longue bataille des Verts et de VA, l’ancien immeuble du CGPA avait été, en septembre dernier, attribué à Emmaüs.

Cette quasi-confirmation de Sophie Taillé a donc sans doute fait sourire Catherine Casel, car Gérard Teriltzian prend alors la parole : « Vous pouvez sourire niaisement, Madame Casel, alors je vais vous dire - et vous pourrez [il s’adresse à moi, assis dans le public] le noter sur votre site putassier [celui que vous êtes en train de lire] : nous ne voulons plus de centre d’hébergement ni d’hôtels pour les mal-logés. Nous voulons qu’ils soient dans des appartements avec cuisines et salle de réunion ! »

Déclaration assez stupéfiante. Cette gendarmerie, qui a longtemps logé une douzaine de familles de gendarmes, n’avait donc ni cuisine ni salle de réunion ?? Catherine Casel demande avec dignité à G. Teriltzian de retirer son insulte, ce qu’il refuse.

Madame Cordillot conclut le débat en critiquant tous ceux qui disent n’avoir rien contre la construction d’une mosquée [c’est notre cas] mais trouvent toujours des prétextes, quand on passe à des projets concrets, pour les refuser.

Si Madame Cordillot nous vise, c’est assez injuste ! Nous avons soutenu pendant des années, contre la mairie (M. Cosnier puis Mme Cordillot), le droit de l’association Rachad à construire sa mosquée, avec son argent et sur son terrain, ave. Youri Gagarine. Nous avions soutenu, en soulignant les précautions à prendre, un premier projet de l’Association des Musulmans de Villejuif, sur le terrain du garage Opel. Or nous avons rencontré, la semaine précédente, l’Association des Musulmans de Villejuif et du Val de Bièvre. Eux aussi ont des réticences face à ce projet que la mairie leur impose, à l’ancienne gendarmerie. Ils trouvent le terrain trop petit pour leur projet architectural, ils préféreraient acheter un terrain bien à eux, car ils ne souhaitent pas voir les Villejuifois s’endetter à leur place, mais la mairie leur refuse toute solution qui ne serait pas une location. Et ils sont aussi gênés que nous à l’idée qu’on détruise un bâtiment destiné aux mal-logés.

Bien entendu, la majorité vote le rapport.

L’animation du Parc des Hautes Bruyères

On arrive à la fin. Les Verts-VA ont déposé un projet vœu adressé au Conseil général : maintenir du service départemental d’animation des parcs et son budget. La majorité PCF-PS présente aussitôt un autre vœu, reprenant l’essentiel de notre texte… mais en supprimant la demande de « continuer à en financer les actions ». Or ce budget alimente une série d’associations de Villejuif qui organisent des animations dans le Parc des Hautes Bruyères (par exemple, la salsa, la fête Latina et autres activités de l’été). Notre vœu est battu, celui de la majorité s’impose.

Mais la lutte pour maintenir l’animation dans le parc ces Hautes Bruyères continue : vous pouvez encore signer la pétition lancée par les Ateliers de l’Avenir à Villejuif !

Compte rendu rédigé par Alain Lipietz

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