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23 mai 2012

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25 mai 2011
Natalie Gandais

Avoir un jardin familial par la ligue des jardins familiaux

Intervention de Christine Durand au débat Manger mieux en banlieue

Avoir un jardin familial par la ligue des jardins familiaux , c’est respecter la charte environnementale que nous avons signée. Pour ce qui nous concerne, c’est cultiver le plus sainement possible nos légumes. Autant dire qu’au cours de ces dernières années, nous avons été amenés à modifier nos méthodes de jardinage.

La bêche laisse petit à petit la place à la grelinette. Bien que réticents dans un premier temps, nous avons fini par reconnaitre que cela rend le travail moins fatiguant, plus rapide, tout en permettant de respecter la biodiversité de la terre.

L’arrosage est limité, la récupération des eaux de pluie et le paillage sont de plus en plus utilisés. Il ne faut pas banir le binage.

La récupération des déchets ménagers dans des composteurs permet quant à elle un apport d’humus. L’amendement de la terre se fait à partir de fumiers et de purins d’orties.

Nous avons aussi changé de comportement dans notre lutte contre les maladies, en laissant de coté les insecticides, pour des moyens plus naturels. Pour les pucerons, nous appliquons du savon noir et laissons les coccinelles faire leur travail. A cet effet, nous avons aménagé un petit espace naturel, profitable aux insectes et avons construit une petite cabane à destination de ceux-ci. Parfois, nous devons effectuer des recherches personnelles, pour apporter des solutions à des problèmes que nous rencontrons. Nous sommes abonnés à la revue des jardins familiaux et l’ordinateur est un superbe outils pour trouver des conseils.

Jardiner, c’est pour moi le plaisir de se trouver dans un endroit où l’on se sent bien. Il y a aussi un côté artistique, afin d’harmoniser ce lieu à travers un mélange de cultures, une association de plusieurs légumes ou encore un mariage de couleurs. J’ai ainsi semé des fleurs au printemps, avec l’espoir d’aboutir à un ensemble harmonieux. La météo n’étant malheureusement pas favorable, je crainds de devoir reprendre la binette... Et oui, c’est aussi cela le jardinage.

Autant dire que pour tous ces motifs, nous ne pouvions pas rester insensibles face au devenir de nos jardins familiaux.

En effet, l’été dernier, nous avons appris que le projet Cancer-Campus menaçait d’empiéter sur ces terres riches d’histoire, et riches d’avoir été entretenues depuis une cinquantaine d’année par des jardiniers successifs. Il y avait le risque de ne plus pouvoir mener à bien notre activité favorite dans le cadre exceptionnel que nous connaissons.

A l’annonce de cette nouvelle, nous avions deux possibilités : soit nous soumettre comme des agneaux et accepter sans rechigner des changements que l’on voulait nous imposer, ou bien rebondir. Après un court temps de réflexion, nous avons finalement décidé de nous mobiliser pour défendre notre groupe de jardins familiaux. Un contact téléphonique a alors été pris avec Mr Lipietz et Mme Gandais que nous avons informés de nos inquiétudes. Les nécessités suivantes ont été déterminées :

-Préserver notre site exceptionnel, situé à moins de 10 mn de la porte de Paris ;

- Permettre au 103 jardiniers de pouvoir continuer à manger leur production ;

- Limiter le bétonnage.

Bien que nous ayons déploré une faible mobilisation de jardiniers, nous sommes tout de même parvenus à instaurer une forme d’échange et de dialogue avec les différents acteurs du projet Cancer Campus. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la définition de la Santé, qui rappelle que : "L’être humain, pour rester en santé, doit vivre en harmonie avec son environnement".

Trop souvent, on a pu nous rétorquer que nous avions de la chance d’avoir un jardin. Je pense en réalité à ce jour, que notre chance aura été de savoir nous affirmer comme les jardiniers que nous sommes ; ce qui revient à travers cela à respecter ceux qui nous ont précédé et ceux qui nous suivront dans le futurs.

Enfin, si l’on devait attribuer un certain coût au fait de manger sainement, on pourraît dire que chez nous, celui-ci s’est juste traduit par de "l’huile de coude". Car ne perdons pas de vue que jardiner, c’est aussi offrir une chance à chacun et chacune de contribuer activement à son bien être, tant physique que mental.

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